Mairie de Floirac en Charente-Maritime
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ATELIER DE GENEALOGIE FLOIRAC - MORTAGNE 

Depuis maintenant cinq ans, une douzaine de personnes se réunit régulièrement dans le cadre amical de l’atelier de généalogie de Floirac et Mortagne. Elles s’intéressent, bien sûr, à leurs propres ancêtres, mais découvrent aussi, au fil de leurs échanges et recherches, les notables qui ont jadis peuplé nos alentours ainsi que les traces qu’ils ont laissées.

 

Cette page permet de vous les présenter.

Les Seigneurs de Floirac et leurs logis

Pour ce qui concerne notre commune de Floirac, quatre domaines seigneuriaux sont évoqués régulièrement dans les plus anciens écrits, comme les actes notariés ou les registres paroissiaux et pastoraux du XVIIème siècle : Tasserand, Le Breuil, Mageloup et La Croix. Ce sont là des sites stratégiques, tous sur des hauteurs ou des promontoires dominant les alentours, en bordure de l’estuaire. Des "logis" y ont vraisemblablement été édifiés pour les nobles qui y résidaient ; certainement pas des châteaux-forts, mais plutôt des maisons de pierre,  plus imposantes et durables que les maisons de bois, chaume et torchis des paysans alentours.

Le Breuil :

Au XVIIème siècle, le Breuil comporte un logis noble habité par la famille THIBAULD, dont on retrouve la trace dans le registre pastoral de Mortagne en 1668 :

 

Aujourd’hui troysiesme jour de novembre l’an mil six cent soixante-huit jour de samedy a esté enterrée dans nostre cimetiere ore le corps de Jeanne Villain femme de feu Sieur Moyse Thibauld advocat en la Cour décédée au Logis noble du Breuil sur la mynuit dernier auquel enterrement ont assisté Sieur Jehan Villain demeurant à la rive du présant bourg et Sieur Michel Bricou aussy marchant demeurant audit bourg de Mortagne tous parans et amis qui ont dit que la dite défunte lors de son décès estoit âgée de soixante et quatorze ans et ont signé avec autres dudit enterrement ainsy signé au registre Villain Bricou Babin et Lajaille et Vieuilhe.

 

Sur le cadastre napoléonien, en 1833, la disposition des bâtiments du hameau du Breuil entourant une cour centrale semble encore évoquer ce que pouvait être l’organisation du logis qui y existait jadis. De plus, les dénominations des parcelles voisines (« Le Pigeonnier », « La Garenne ») rappellent formellement des privilèges dont bénéficiaient uniquement les nobles, confirmant ainsi la présence de la résidence des "Sieurs du Breuil".


Les descendants de Moyse THIBAULD et Jeanne VILLAIN n’apparaissent plus dans aucun document au-delà de 1688 : d’obédience protestante, auraient-ils émigré après l’abrogation de l’Edit de Nantes en 1685 ?

Mageloup :

Dans ce village, l’Inventaire du Patrimoine sur notre commune dressé en 2012 par Y. Suire montre qu’il paraît difficile de localiser un emplacement où aurait pu se trouver un logis seigneurial dès le XVIIème siècle, toutes les maisons semblant nettement plus récentes. Cependant, le titre de Seigneur de Mageloup en Floirac se retrouve souvent dans divers documents, par exemple :
•    « Terre qui appartient vers 1520 à Jacques DE SAINTE-MAURE, Mageloup est aux mains de Jean DE BRUTAIL dès 1524 avant de devenir la propriété, vers 1570, de Michel DU TIERS D’ARGENTEUIL », selon l’historien régional Frédéric Chasseboeuf (Châteaux, manoirs et logis : la Charente-Maritime, 2008) ;
•    Le 26 novembre 1618, est enterré dans l’église de Floirac Noble Michel DU THIERS, escuyer, Sieur de Mageloup (registre paroissial de Floirac, 1605-1668) ;
•    En 1680, Jeanne GUINOT, fille de Gilles GUINOT, écuyer, Seigneur de La Gombaudière et de Mageloup en Floirac, et de Jeanne VIGIER, épousa à Rioux son cousin Charles GUINOT de La Chapelle (Bulletin de la Société des Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis, 1879). 
Un titre de noblesse était donc bien rattaché à ce lieu, sans qu’il soit certain qu’un logis y ait existé, faute de vestiges prouvés. Nous voilà encore plus perplexes lorsque F. Chasseboeuf, dans le même ouvrage, ajoute que l’historien Eutrope JOUAN a écrit en 1883 : « le logis de Mageloup, également appelé Fief-Grollier, était situé au lieu-dit La Croix […] Cette gentilhommière, possédée il y a quelques années par M. DE GRISSAC, […] est réduite à l’état de ferme ». Les seigneurs de Mageloup auraient-ils en réalité eu leur logis à La Croix ? 

La Croix :

La Croix : le 15 octobre 1761, un contrat de mariage est passé (chez le notaire LAURENCEAU à Pons) entre Jean Eustache DES MOTHES, écuyer, demeurant au logis noble de La Croix de Mageloup, paroisse de Floirac, fils de Jean, Seigneur de La Croix, Fief-Grollier et Mageloup en partie, et de Marie Renée DE CARION, avec Françoise DE LATASTE fille de feu Jacques, procureur au Présidial de Saintes et Jeanne ADAM, demeurant à Saintes.
Là encore, La Croix et Mageloup sont énumérés distinctement, mais associés. Quant à Fief-Grollier, ce lieu-dit est introuvable dans les archives cadastrales, aussi bien actuelles qu’anciennes : peut-être désignait-il spécifiquement les bâtiments aujourd’hui disparus qui figurent sur la parcelle C2-541 du cadastre napoléonien de 1833, nettement plus à l’ouest que les constructions actuelles de La Croix (datées de la seconde moitié du XIXème siècle) ?
L’inventaire du Patrimoine de 2012 nous précise qu’en 1800, cette propriété est passée des DESMOTHES à la famille JEUDY DE GRISSAC. Des descendants DESMOTHES sont cependant demeurés sur les lieux, puisque l’Etat Civil de Floirac comporte, le 23 novembre 1826, l’acte de « décès d’Adélaïde DEMOTTE, 68 ans, née à Floirac, veuve de DURANT, fille de Jean Eustache DEMOTTE et de Françoise DELATASTE, demeurant à Lacroix ». 
Les JEUDY DE GRISSAC ont vendu la propriété en 1872 à Joseph VALLEE, cultivateur à Mageloup. Les bâtiments, sans doute en mauvais état, semblent avoir été partiellement démolis en 1937, puis le reste déclaré en ruine en 1942. Un souterrain-refuge de l’époque médiévale y aurait été signalé dès le milieu du XIXème siècle. Les parcelles ont ensuite été remembrées en 1988, et appartiennent désormais à des agriculteurs locaux.

Autres lieux :

D’autres textes anciens évoquent également des Seigneurs de Rabaine, qui désignait sans doute un autre fief noble. Mais nul logis n’est jamais mentionné à cet endroit : en existait-il un ? Même question pour des lieux dont le nom n’apparaît pas associé à des seigneuries comme Feole (où existe cependant également un souterrain-refuge) ou Saint-Romain. 
Comme vous le constatez, les histoires de tous ces domaines et de leurs possesseurs sont passionnantes mais complexes et difficiles à retracer. L’inventaire du patrimoine réalisé en 2012 sur notre commune (voir https://inventaire.nouvelle-aquitaine.fr/dossier/floirac-presentation-de-la-commune/8fa7bf6a-7c11-4b47-970e-7eceba56e9b2, copie disponible en mairie) en fournit quelques éléments. 
Dans un prochain article, nous tenterons d’en dénouer le fil pour le Logis de Tasserand, celui qui a laissé le plus de documents et de vestiges jusqu’à l’époque contemporaine.
Nous remercions vivement N. Boisnard et J. Lavergne pour leurs informations « de terrain ». Toute suggestion ou participation active de la part des lecteurs du « Petit Floiracais » sera bienvenue pour clarifier les incertitudes ; contactez-nous au 06 89 99 21 80.

 

 

 M. Dupeux, au nom des participants à l’atelier de généalogie.